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La vaccination des poissons

Pour lutter contre l'apparition et le développement des maladies infectieuses et parasitaires, il existe deux types d'action : la prévention et les traitements.
Ces derniers ont leurs limites dans la mesure où :
- leur efficacité n' est pas garantie de façon systématique.
- leur prix est souvent élevé,
- des antibio-résistances peuvent apparaître à la suite d'administrations d'antibiotiques fréquentes et non justifiées,
- des dangers potentiels existent, tant pour l' environnement que pour l'homme (problème de l'accumulation et/ou de la présence de résidus).
Quant à la prévention, elle repose sur des mesures sanitaires (hygiène, désinfection, isolement des milieux contaminés) et médicales : la vaccination est l'une de ces mesures.
La vaccination est tout à fait réalisable chez les poissons. En effet, les études entreprises au cours de ces dernières décennies ont montré sans équivoque possible que les poissons possèdent un système immunitaire (immunité naturelle et immunité acquise) comparable à celui des vertébrés supérieurs, mammifères notamment, et sont donc capables d'élaborer des défenses vis-à-vis des bioagresseurs (virus, bactéries et parasites).
- L'immunité naturelle est le fait essentiellement des macrophages du complément l'interféron. Ce dernier a effectivement été mis en évidence chez la truite et chez la carpe et son effet protecteur a été formellement démontré dans deux viroses.
L'immunité acquise est, soit d'origine humorale et se caractérise par une seule classe d'immunoglobines (Ig tétramérique), contre cinq chez les mammifères, soit d'origine cellulaire et se trouve représentée par les cellules immunocompétentes que sont les lymphocytes B et T produits par les trois organes lymphoïdes des poissons : le rein antérieur, la rate et le thymus.


But et principe de la vaccination

Le but de la vaccination est de protéger l'animal, à coût limité avec une totale innocuité et par administration facile, destinée à éviter les manipulations.
Le principe de la vaccination consiste à mettre en contact l'hôte (le poisson) avec un agent pathogène ou une partie constitutive de celui-ci, dont la virulence a été diminuée ou supprimée. Suite à ce contact, l'hôte réagit en synthétisant des protéines biologiquement actives (les anticorps) capables de détruire ou de rendre inopérant le bioagresseur ; non seulement l' animal ne développe pas la maladie mais de plus son système immunitaire aura appris à reconnaître et à neutraliser le pathogène ; ainsi, en cas d'épidémie, l'animal sera-t-il protégé.


Administration des vaccins

A ce jour, plusieurs méthodes ont été utilisées avec plus ou moins de succès.
 
La voie parentérale :
 
La solution vaccinale est administrée aux poissons par injection intrapéritonéale ou intramusculaire. Efficace, cette méthode est d'un prix de revient élevé en raison de la main d'oeuvre nécessaire à sa réalisation : même avec des seringues automatiques, on ne peut tout au plus vacciner que quelques milliers de poissons au cours d'une journée. Cette méthode est donc réservée essentiellement aux animaux de grande taille et à haute valeur économique: les reproducteurs.
Un second inconvénient est à noter : il s'agit du stress que les poissons sont susceptibles de présenter suite aux manipulations obligatoires dont ils sont l'objet pour la réalisation de cette technique.

La voie orale :
 
Cette méthode est historiquement la première à avoir été utilisée (cf premiers essais de vaccination contre la furonculose en 1942).
A priori d'une conception fort simple, puisqu'il s'agit d'incorporer le vaccin à l'aliment, ce procédé présente toutefois deux handicaps majeurs :
- d'une part se pose le problème du stockage et de la conservation de "l'aliment vaccinal" dans de bonnes conditions.
- d'autre part la protection conférée s'avère médiocre et de courte durée.
 
L'infiltration osmotique :
 
A une époque où l'on pensait que la solution vaccinale pouvait pénétrer chez les poissons, lors de l'immersion de ceux-ci. soit par la ligne latérale. soit par le tube digestif, divers essais ont été effectués pour augmenter le pouvoir de pénétration du vaccin dans l'organisme : dans un premier temps, les animaux étaient plongés dans une solution hypertonique ou hyperosmotique de chlorure de sodium à une concentration de 3 à 5 % pendant une minute environ, puis, dans un second temps, immédiatement plongés dans la solution vaccinale.
Par la suite, il a été démontré que la voie d'élection, pour le passage de l'antigène est la branchie. Celle-ci est systématiquement lésée, voire détruite par les solutions salées hypertoniques, d'où l'abandon définitif de cette méthode.
Ont vu le jour :
- la vaporisation sous pression.
- la douche ou pulvérisation : les poissons circulant à l'air libre sur un tapis roulant sont aspergés pendant 5 secondes avec la solution vaccinale, avec ou sans pression, celle-ci n'étant pas nécessaire pour une meilleure pénétration du vaccin.
Cette technique présente trois avantages : elle est pratique, efficace et économique.
Parmi les divers procédés testés, il apparaît que l'efficacité maximum est obtenue par injection, puis par balnéation ou pulvérisation et, enfin, par voie orale. Le coût, lui, est inversement proportionnel au "facteur efficacité", puisque la méthode la moins onéreuse est la voie orale.
 


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