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Les sursaturations gazeuses en aquaculture
Ce sont des phénomènes redoutables et redoutés en Aquaculture.
Elles ont des causes multiples et variées, soit d'origine naturelle : eaux de sources ou de forages, eaux de fonte de neige, blooms planctoniques, modifications brutales de la pression atmosphérique, soit d'origine technologique : incidents de pompage, suroxygénation, réchauffement des eaux ou encore mélange d'eaux de températures différentes.
La manifestation clinique la plus connue, et la plus spectaculaire, des sursaturations gazeuses est la "maladie des bulles de gaz" (ou "gas bubble disease" pour les Anglo-saxons), caractérisée par un emphysème cutané, et se traduisant le plus souvent par des mortalités aigües par embolie gazeuse.
La maladie des bulles de gaz peut être causée par la sursaturation d'un seul gaz, généralement l'azote, ou bien encore par l'augmentation de la pression totale des gaz dissous dans l'eau, cette pression s'élevant au-dessus de la pression atmosphérique locale.
Les sursaturations gazeuses sont aussi responsables de nombreux autres phénomènes morbides, plus insidieux et plus discrets dans leur manifestation, mais aux conséquences également redoutables, et pouvant affecter diverses espèces aquatiques : les poissons, bien sûr, mais aussi les crabes, les crevettes, les écrevisses, etc... Ainsi, des mortalités chroniques ou inexpliquées, le stress, des retards de croissance, des inappétences passagères ou une sensibilité accrue aux maladies, sont des conséquences fréquentes des sursaturations gazeuses, plus particulièrement chez les alevins (écloseries) et chez les animaux matures, apparemment plus sensibles quelle que soit l'espèce considérée. Les sursaturations gazeuses sont connues depuis le début du siècle et sont prises très au sérieux dans le monde de l'aquaculture. Aussi, afin d'y remédier, de nombreuses solutions techniques ont été proposées : aération de surface, aérateurs-diffuseurs, colonnes de dégazage, injection d'oxygène pur, cascades, etc...
Toutefois, lors de la mise en oeuvre de ces diverses solutions, la mesure du taux de saturation des gaz dissous n'est quasiment jamais effectuée, ni en préalable aux aménagements envisagés pour savoir si ceux-ci sont réellement justifiés, ni après la mise en place des installations pour vérifier l'efficacité de leur (bon) fonctionnement. Par conséquent, sur tous les sites sensibles et partout où sont décelées ou suspectées des sursaturations gazeuses, il est indispensable de faire réaliser, ou de réaliser, en routine, des mesures de saturation gazeuse à l'aide d'un saturomètre, car, dorénavant, les sursaturations gazeuses ne doivent plus être ignorées.
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